Actus de novembre : Prendre soin des détails qui comptent et prochaines rencontres

Ce mois ci nous vous proposons un aperçu sur les actions invisibles mais néanmoins essentielles : tout ce qui touche au soin que nous mettons dans ce que nous faisons dans le cadre du projet Métacartes. Et bien sûr en fin d’article les prochaines rencontres et les informations du  prochain café Métacartes vendredi 03 novembre.

 

Prendre soin

 » Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément  »

Albert Einstein, Physicien

Dans un monde où ce qui compte n’est évalué que sur l’aspect économique, on aboutit à des aberrations voire à des actions destructives/toxiques pour les humains ou les écosystèmes. Il s’avère donc essentiel de prendre en compte les conséquences de ses actions à court, moyen et long terme.

Ceci implique de prêter attention aux choix que nous faisons à chaque moment. Nous essayons donc de prendre soin de petites choses qui peuvent sembler être des détails, mais participent d’une logique et d’une réflexion plus globale.

Même si pour nous faire des petits gestes de son coté ne suffit pas (et peut même s’avérer contre productif en faisant porter l’ensemble de la  responsabilité sur les individus et tout en occultant l’importance des choix politiques/de société), il y a une question de sens et de cohérence personnelle à agir là où on possède du pouvoir d’agir (lire à ce sujet « à quel monde voulons nous contribuer« ) .

Ce travail invisible, mais qui compte, nous vous en partageons une partie, ici.

Produire et consommer localement

L’abondance d’énergie à bas coût pendant de nombreuses années a occulté en grande partie la matérialité de nos choix et leurs conséquences sociales et environnementales. Ainsi nous pensons rarement aux dégâts qui résultent de nos choix (mauvaises conditions de travail pour les ouvriers et dégradation environnemental loin de nos yeux dans des pays pauvres où les lois de protection sociale et environnementale sont moins strictes, coût énergétique et environnemental du transport, dégradation du tissu économique et social local près de chez nous, …). Alors dans la mesure du possible nous privilégions un approvisionnement local.

Ainsi nos cartes n’ont jamais été imprimées en Chine ou en Europe de l’est comme c’est souvent le cas, mais d’abord à Barcelone, à 400km de chez nous et, depuis 3 ans, à Toulouse à moins de 100km. Pas évident quand on a besoin d’une technicité particulière et d’un coût accessible, mais nous avons réussi à le faire.

Réfléchir à nos emballages et à nos déchets

A l’heure du commerce électronique, la quantité d’emballage utilisés (et de déchets) est phénoménale. Vendant majoritairement en direct via notre boutique en ligne, nous avons ces réflexions en tête depuis longtemps. Depuis le début nous avions donc privilégie la récup et la réutilisation de cartons pour nos envois colis car cela nous semblait aberrant d’acheter des cartons destinés à être jetés presque immédiatement après. Cartons de chaussures ou d’œnologie, colis reçus ou collecte auprès de commerçants, tout est récupéré, redécoupé si besoin, et réutilisé.

cartons de récup pour les colis.

Jusqu’à il y a peu, quelque chose nous embêtait : notre usage pour les envois à l’unité de sets de cartes d’enveloppe de papier blanchi à bulles plastiques.  Pour autant nous n’avions pas trouvé quelque chose qui fonctionne pour nous en terme de taille et de poids (contraintes importantes en terme de gestion des envois) et de coût.

Or depuis peu ça y est nous avons trouvé ! Il s’agit d’un nouveau produit développé récemment par un fournisseur et produit en France qui remplit les conditions nécessaires pour nos envois. Enfin. Cela augmente le coût de quelques centimes par envois (coût que nous n’avons répercuté pour l’instant), mais cela nous semble là aussi cohérent.

les anciennes enveloppes en papier blanchi avec papier bulle plastiques à l’intérieur à coté des nouvelles enveloppes entièrement à base papier non blanchi.

Ne pas pister les visiteurs

On pourrait faire du tracking des visites avec un outil éthique (par exemple Matomo, alternative libre à Google Analytics). Pour autant, par expérience, cela ne sert à rien. Beaucoup de visites semblent être l’œuvre de bots, pas de vrais visiteurs, et même si cela semble chouette/enivrant au début de voir des visites de plein de pays différents, en pratique on rentre dans une logique de sur-optimisation basées sur les chiffres.

À cette logique d’optimisation quantitative, nous préférons une amélioration qualitative. Nous préférons donc mettre notre temps et notre énergie à concevoir des outils et contenus de qualité qui donnent envie à nos usagers de revenir et de nous promouvoir.

Collecter le minimum de données personnelles

Lorsque vous commander des cartes, nous vous demandons le minimum d’information pour traiter les commandes et la facturation et nous n’imposons pas la création de compte. De même nous ne collectons pas de nom pour la liste de diffusion. Nous n’effectuons aucune transmission à des tiers mis à part les données nécessaires au système de paiement (voir ci-dessous).

Nous n’utilisons pas non plus d’ERP pour suivre les contacts avec les clients, simplement nos petites têtes et nous procédons à l’effacement de la plupart des mails après quelque mois (voir la page confidentialité sur les données collectées).

Anonymiser les données personnelles régulièrement sur le site

Woocommerce, notre outil de boutique en ligne, permet de faire ça facilement… alors il n’y a  aucune excuse pour ne pas le faire. Anonymiser régulièrement les données aide à réduire le risque de fuite de données personnelles en cas d’intrusion.

liste de commandes anonymisées

 

détail d’une commande anonymisée

Effacer les données de paiement régulièrement

Pour le paiement nous utilisons le système de la société Stripe qui collecte les données nécessaires aux paiements. Nous avons la possibilité de supprimer ces données mais, clairement, Stripe ne fait aucun effort pour faciliter cela : le système permet d’effacer seulement 10 clients à la fois et oblige a redémarrer le processus de zéro à chaque fois,pfffff…

Gérer un minimum la sécurité du site

Tout n’est pas rose sur le web et les sites sont régulièrement infiltrés pour dérober des données personnelles et/ou placer des programmes malveillants. Afin d’éviter les fuites de données ou l’installation de programmes malveillants qui pourraient infecter usagers, nous utilisons certains modules et bonnes pratiques pour réduire les risques.

Faire attention aux pistages insidieux

Même quand on ne veut pas activement pister les usagers, on peut être amené à le faire à son insu. Ainsi beaucoup de thèmes WordPress font appel au système Google fonts, un  service d’hébergement gratuit de polices d’écritures pour le Web, afin d’offrir un large choix de polices à leurs usagers . Si ces polices sont sous licences libres, il faut, à chaque chargement de page, aller les chercher sur les serveurs de Google.

Nous avons donc veiller à bloquer l’usage de polices Google pour éviter du pistage insidieux. De la même manière nous n’utilisons aucun bouton de partage sur les réseaux sociaux (Like, tweet, …) qui eux aussi transmettent des données de navigation à des tiers comme Facebook et contribuent à pister les visiteurs des sites à travers le web.

Travailler avec des outils libres et éthiques

Cela n’a pas de conséquence directe pour vous mais nous tenions à le mentionner. Pour développer nos sets de cartes Faire Ensemble et Numérique éthique, nous avons utilisé exclusivement des logiciels libres. La aussi ce choix était lourd de conséquences, ces outils n’étant pas toujours ergonomiques, mais aussi parce que nous devions composer avec le quasi monopole des outils propriétaires autour de nous (imprimer des cartes conçu avec un logiciel de publication libre chez un imprimeur qui utilise la suite adobidule… un vrai défi ! )

Ubuntu, Gimp, Libre Office, Scribus, Big blue Button, YesWiki, WordPress, Mobilizon, AiboardGame; OpenShot video editor, Audacity, Peertube, licences creative commons, c'est possible de travailler uniquement avec du libre!
Ubuntu, Gimp, Libre Office, Scribus, Big blue Button, Etherpad, YesWiki, WordPress, Mobilizon, AiboardGame; OpenShot video editor, Audacity, Peertube, licences creative commons, c’est possible de travailler uniquement avec du libre!

Ne pas utiliser de techniques manipulatoires pour vendre à tout prix. 

Dans notre monde actuel, il semble « normal » et naturel de vendre le plus possible et par n’importe quel moyen. De nombreux site font donc usage de techniques manipulatoires (techniques sont connues sous le nom de dark patterns) pour manipuler le comportement des usages à leur bénéfice.

Liste de techniques manipulatoires (en anglais) source : https://www.how2shout.com/wp-content/uploads/2019/12/What-is-Dark-Patterns-and-types.jpg

Pour nous,vendre est un moyen pour arriver à vivre décemment et travailler en cohérence avec notre éthique. Nous refusons donc ces techniques et privilégions des outils protecteurs qui aident les utilisateur·ice·s à faire des choix éclairés. Sur notre site vous trouverez donc juste une liste de produits, un panier, un bouton de paiement et une newsletter, point barre.

Refuser les grandes plateformes marchandes et privilégier les acteurs indépendants

Comme les supermarchés, les grandes plateformes de vente comme Amazon se targuent souvent de défendre les consommateurs, proposer un travail épanouissant à leurs employés et des débouchés en or à leurs fournisseurs. Pourtant derrière les beaux discours, on retrouve très souvent les mêmes travers :

  • s’appuyer sur la puissance liée à leur taille et/ou des situations de monopoles, pour exercer une pression sur les producteurs et travailleurs afin de baisser au maximum les coûts afin d’augmenter leur bénéfices,
  • casser les prix et/ou pratiquer l’évasion fiscale, ce qui crée une concurrence déloyale par rapport aux petits commerces indépendants qui eux payent leurs cotisations et essayent d’obtenir une rémunération décente pour eux et leurs employés ,
  • faire usage de techniques manipulatoires pour nous inciter à acheter plus de choses que ce dont nous avons pas réellement besoin.

Alors soucieux des conséquences, nous refusons d’être distribué sur Amazon (même si cela aurait pu nous amener plus d’exposition, plus de vente, plus de bénéfices) et nous privilégions la vente directe et via des librairie indépendantes (que ce soit en ligne ou en présence).

Refuser la publicité et privilégier la communication dans les deux sens

Aujourd’hui difficile de faire connaître un produit ou un service sans y avoir recours. La publicité est omniprésente, de plus en plus intrusive et manipulatoire. Pourtant comme choisir d’utiliser une grand plateforme, choisir d’utiliser la publicité est un choix qui n’est pas sans conséquences.

Il fut un temps où « communiquer » était synonyme d’échange et non pas de transmission à sens unique comme c’est devenu le cas aujourd’hui. Ainsi nous privilégions une communication qui va dans les deux sens : nous parlons, mais aussi nous écoutons. Depuis le début du projet Métacartes, nous avons dépensé très exactement 0€ en publicité. C’est un choix dont nous sommes fiers. Toute notre visibilité, nous la devons à nos soutiens et aux bouche à oreille, aux gens qui croient en ce que nous faisons (merci à vous !!)

Proposer une vraie relation client et être à l’écoute

Aujourd’hui beaucoup d’entreprises (et d’administrations) se cachent derrière des boites vocales, des cascades de sous-traitants et des processus de contact complexes qui rendent très difficile d’avoir un vrai interlocuteur (et avec l’arrivé de l’intelligence artificielle, ça risque d’être encore pire).

Chez Métacartes, nous sommes 2, nous répondons aux courriels, préparons les commandes, les factures, et nous essayons d’avoir une réponse personnalisée pour chaque personne. Et aussi de répondre gentiment aux gens mal habitués par Amazon et qui commencent à s’énerver parce qu’ils n’ont pas reçu leur paquet en 24h pour leur expliquer patiemment que nous sommes une petite structure artisanale, pas un grand groupe industriel.

Prochainement : trouver un système de paiement plus éthique ?

Il y a donc sans doute beaucoup de choses à faire encore. L’une des choses que nous avons identifié et que nous aimerions mettre en place prochainement, c’est de quitter le prestataire de paiement Stripe basé aux Etats-Unis où la législation est moins protectrice des données personnelles pour un prestataire plus éthique. Un utilisateur nous a suggéré Mollie payment basé en Europe, mais est il plus éthique pour autant? et est-ce gérable facilement pour nous ? Woocommerce qui propose maintenant woo payment ferait-il mieux ?

Si vous avez des retours d’usages, nous sommes à l’écoute !

Naviguer entre des injonctions contradictoires et continuer à cheminer

Parfois c’est un vrai casse-tête d’arriver à concilier les différents besoins et contraintes. Par exemple, à Barcelone, l’imprimeur nous fournissait les cartes sans plastique, alors que, dans son processus, l’imprimeur toulousain utilise un petit blister pour stabiliser l’encollage des boites. Donc nous avons rapproché la production, mais en devenant plus local nous avons un nouveau déchet…

Faire des concessions et des compromis s’avère nécessaire et il est impossible d’être parfait, mais pour nous il s’agit avant tout d’un cheminement, d’un processus qui ne sera sans doute jamais terminé, mais qu’il importe de faire et de requestionner pour être en accord avec nos valeurs.

Tout ceci à un coût non négligeable en temps et en énergie, travail qui ne se voit pas, mais qui compte.

Alors si vous cherchez un cadeau de noël utile et éthique, pensez à nos cartes !

 

Prochaines rencontres

7 Novembre : Les communs pour un numérique au service de tous (Lille)

Nous participerons et animerons deux ateliers au cours de cette rencontre qui traitera de communs et numérique, deux sujets qui nous sont chers. Le premier atelier concernera les Métacartes Numérique éthique en tant qu’outil, pourquoi et comment l’utiliser, tandis que le deuxième atelier traitera de comment travailler avec un processus de coopération ouverte, comment concilier les contraintes économiques et les choix éthiques, …

Pour voir le programme et vous inscrire à l’évènement : https://7-novembre-en-commun.assembleurs.co/

18-19 Novembre : Capitole du Libre (Toulouse)

Comme l’an dernier, nous participerons  au Capitole du libre, week-end dédié au logiciel libre à travers environ 100 conférences, 25 ateliers pour les expert⋅e⋅s et le grand public. Le programme est en cours d’élaboration, et l’entrée à l’événement est libre et gratuite!

Pour en savoir plus sur l’évènement : https://capitoledulibre.org/

 

Prochain café Métacartes : ce vendredi 3 novembre 2023

Le prochain café métacartes aura lieu vendredi 6 octobre à 13h30 en ligne (sur inscription, limité à 10 places). Comme d’habitude, c’est un temps d’échange ouvert et gratuit, sans ordre du jour préalable. Venez échanger, découvrir les usages des Métacartes, poser des questions ou partager des retours d’expérience avec nous :

https://mobilizon.fr/events/6d054515-5b21-44d4-be94-03603092cb47

Photo de Julia Kicova sur Unsplash

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